MUSIQUE ARABO ANDALOUSE
ENSEMBLE DE PIECES DU MODE ZIDANE
(GAMME DE RE- DUREE 1H 10mn)
1 – TOUICHIA : ouverture instrumentale
2 – INQUILABAT (PLURIEL DE INQUILAB) : pièces musicales n’appartenant pas à la Nouba ZIDANE mais qui s’exécutent dans son mode (RE) avec rythme léger.
–PREMIER INQUILAB : ya badie al husn «ô beauté sublime! »
-DEUXIEME INQUILAB : ya racha al fattan «ô gazelle fascinante !»
-TROISIEME INQUILAB :man yaâti qalbou lil milah «abandonner son cœur à la beauté»
3-PREMIER MOKHLAS :ya nas djaratli gharaib «ô gens, éperdu je suis !»
-DEUXIEME MOKHLAS : salli humumak fi dal achia «réjouis- toi par cette soirée»
Commentaire de textes
Ces poésies qu’on retrouve dans d’autres noubat (pluriel de nouba, c’est-à-dire un ensemble de morceaux constituant une œuvre musicale d’un mode donné) sont reprises avec des mélodies que certains musicologues classent dans le volet des « rescapées » , sachant que plus de la moitié du répertoire musicale initial a disparu. Pour d’autres chercheurs, il s’agit de mélodies relativement récentes, de création maghrébine.
Il se dégage de ces pièces une finesse dans la description de la femme qui est, tantôt une petite gazelle tantôt un rameau de muscadier, tantôt un rossignol plein de joie, ou un astre de lueur éclatante, un visage aux joues écarlates, aux yeux profonds. Comment ne pas succomber sous cette beauté sublime, ce charme troublant. Et , c’est avec vive imploration que le secours est demandé pour guérir l’âme en peine, affaiblie. Il en est ainsi de celui qui s’abandonne à la passion de l’amour. C’est de patience qu’il doit s’armer, puisse-t-il retrouver sa quiétude et son bonheur.
HAOUZI
Genre musical du terroir mais qui dérive de la musique arabo-andalouse, tant par le tempérament mélodique que par certains rythmes et même dans sa ligne poétique qui est très proche du ZADJAl :
Arrabiya « La printanière » (description de la nature au printemps)
L’auteur, Ahmed IBN TRIKI natif de Tlemcen au xvIIeme siècle, s’est fortement imprégné de la poésie ZADJAL apparue en Andalousie musulmane au XIeme siècle, à telle enseigne qu’il reçut le surnom de zadjdjal (celui qui excelle dans la versification de ce genre poétique).
Son poème la printanière, est un véritable chef d’œuvre de description de la beauté de la nature, sa connaissance impressionnante de la diversité florale, ses nuances en couleurs, ses senteurs ; sa proximité de l’univers des oiseaux qu’il identifie par le plumage, la taille, le chant ; tout ce monde merveilleux s’accorde en un enchainement d’une extrême cohérence, dans un récit poétique de facture exceptionnelle, où l’oreille, bercée par une mélodie envoutante, rejoint le tableau tout en couleurs fascinantes de la nature en tant que créature divine.
Cette promenade dans ces jardins féériques, est ponctuée par la rencontre de la bien aimée, après une séparation bien longue. Et c’est là le comble du bonheur. Cette rencontre est merveilleusement décrite dans le Mokhlas « Laqitu habibi » « J’ai rencontré ma bien aimée » constituant le final de ce concert.
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